Incendie de St-Légier
Incendie de 1830
Un terrible incendie détruisit une grande partie du village de St-Légier dans la nuit du 18 au 19 mars 1830. Malgré l'intervention de 32 pompes venues de toute la région, les maisons et granges de 21 familles furent la proie des flammes et près de 90 personnes se retrouvèrent sans abri.
Immédiatement après l'incendie, la Municipalité de Vevey nomma un comité pour recevoir et distribuer les dons que la charité publique destinait aux malheureux incendiés. Un second comité fut institué à Saint-Légier. Une réunion de personnes bien intentionnées en formèrent un troisième à Lausanne.
De toutes les parties du canton on s'empressa, avec une charité exceptionnelle, à adresser à l'un ou l'autre de ces trios comités, des dons de toute espèce, tant en nature qu'en argent. Les braves et fidèles confédérés de Genève et Fribourg ne restèrent point en arrière, ils fournirent la preuve qu'en cette occasion comme en toute autre, ils étaient prêts à tendre une main secourable à leurs frères. Des dons arrivèrent de Neuchâtel, de Berne et de Zurich; les Suisses domiciles à Gênes et à Trieste firent également parvenir leur offrande. On cita surtout à l'époque la commune fribourgeoise de Semsales qui, détruite par un incendie huit jour après Saint-Légier, lui adressa, quelques mois plus tard, sans frais jusqu'à Vevey, 162 plantes de sapin, comme bois de construction malgré les besoins considérables qu'elle avait été appelée à couvrir pour sa propre reconstruction.
Les dons en nature, tant en vêtements qu'en ustensiles, outils, meubles, denrées et fourrages furent distribués, dès le premier moment, aux victimes de l'incendie, avec autant d'égalité que possible. Afin de répartir équitablement les dons en argent qui s'élevaient à une somme considérable, les trois comités se réunirent, le 17 juillet 1831, en un "Comité général institué pour le soulagement des incendiés". Après avoir évalué les éléments qui devaient donner une idée correcte des pertes, le Comité général recherche avec soin quelle était la situation de fortune des incendiés afin de les indemniser avec équité et discernement.
Tous les propriétaires ne rebâtirent pas, les uns achetèrent des maisons qui étaient en vente dans la commune, d'autres durent se contenter de louer de petits appartements. mais la plupart de ceux qui reconstruirent se conformèrent aux voeux des bienfaiteurs relatifs aux mesures de précaution lors des reconstructions:
- isoler les bâtiments
- élever les murs jusqu'au toit
- séparer les granges des maisons ou, si elles devaient absolument être attenantes, les séparer par au moins un mur élevé jusqu'au faîte
- carroner les galetas.
De son côté, la commune de St-Légier - La Chiésaz mit à la disposition de chaque famille incendiée 10 francs en argent. Chaque famille bourgeoise reçut de plus de la commune le droit de réclamer, pendant quinze ans, et dans le but unique de reconstruire un bâtiment détruit, 55 plantes de sapin, 64 pieds courants de chêne, 8000 tuiles et 2000 carrons.
Avant l'incendie, les bâtiments étaient entassés les uns sur les autres; plusieurs d'entre eux en grande parti en bois et la plupart couverts de tavillons, ce qui explique la rapidité avec laquelle un aussi grand nombre de bâtiments avait été dévoré par les flammes. Pour éviter qu'une telle catastrophe ne se reproduise, la police locale commença par tracer, au travers des masures, une rue d'une largeur convenable. Comme les bâtiments, leurs cours, places d'aisances, courtines et jardins s'enchevêtraient singulièrement et que les incendiés auraient eu de la peine à s'entendre entre eux pour réunir leurs diverses parcelles de terrain, ils consentirent, à une majorité de 20 contre 2, à nommer une commission arbitrale chargée des pleins pouvoirs pour réaliser ces arrangements. Malgré les entraves que cette commission rencontra de la part de la minorité, elle parvint à son but, l'isolement complet des bâtiments.
La partie de St-Légier détruite par cet incendie se situe approximativement entre l'actuel Café de la Place et la nouvelle Maison communale.
Liste des pompes qui se rendirent au village de St-Légier lors de l'incendie du 18 au 19 mars 1830:
- Corsier
- Cully
- Saint-Gingolph/VS
- Remaufens/FR
- Riez
- Grandvaux
- Attalens/FR
- Granges/FR
- Corseaux
- Vevey-Ville
- Vevey-Campagne
- La Tour-de-Peilz
- Fruence/FR
- Chexbres
- Roche
- Châtel-St-Denis/FR
- Semsales/FR
- Rivaz
- Noville
- Villeneuve
- Veytaux
- Sales (Montreux)
- Charnex (Chernex)
- Clarens
- Brent
- Chailly
- Saint-Saphorin
- Blonay
- Chardonne
- Planches (Montreux)