Famille De Blonay
Maison de dynastes du Chablais qui descend probablement de Luithart, possessionné à Blonay vers l'an 1000. Luithart serait le père d'Othon, avoué de Saint-Maurice, père d'Amédée de Bloniaco cité en 1108. A partir d'Amédée la filiation est prouvée par documents. Les Blonay ont donné un évêque de Sion (1176), plusieurs abbés et baillis, et ont possédé un grand nombre de seigneuries, dont nous ne citons que celles qui se trouvent dans le canton de Vaud : Blonay, Corsier, Saint-Légier, Tusinges, Vevey (coseigneurie et avouerie), La Tour-de-Peilz, Bex et la baronnie du Châtelard. La famille a formé deux branches, une savoyarde qui vient de s'éteindre, et une vaudoise, qui existe en plusieurs rameaux, aux châteaux de Blonay et de Grandson, et en France.
De sable semé de croisettes recroisettées au pied fiché d'argent, au lion brochant d'or.
Les premiers sceaux, d'Aymon 1er , 1241 et 1260, montrent des fleurs de lis dans le champ au lieu des croisettes. Aymon portait aussi sur ses contre-sceaux un écu à un oiseau becquetant les grappes d'un cep de vigne, ce qui pourrait être considéré comme un blason personnel. Le même Aymon a encore porté en 1276 un écu au lion, sans fleurs de lis ni croisettes. Son fils Jean 1er , ancêtre de la branche vaudoise, a employé deux sceaux, 1278 et 1288, avec un écu au rais d'escarboucle, mais en 1291 il fait retour au lion, qu'un sceau de sa femme Marguerite de Neuchâtel montre dans un champ semé de croisettes (1310); ce sont les armes définitives de la famille qui se trouvent aussi dans la branche savoyarde à la même époque environ (sceau de Pierre, fils de Jean, 1303).
Mermet, seigneur de Blonay, scelle en 1307 et 1334 au lion seul, de même sa femme Mermette de Billens, en 1336; un écu peint dans l'église de La Chiésaz, de sable au lion d'or, pourrait bien être le sien.
Les armoiries définitives sont données encore par d'autres sceaux trop nombreux à énumérer. Les émaux se voient sur le gonfanon du XIVe siècle dont il sera parlé plus loin, sur des blasons peints dans les Libri Amicorum Villarzel (1594), Travel (1606) et Joffrey (1623 et 1655), dans un vitrail du Musée Industriel de Lausanne (XVIe siècle), un vitrail Blonay-Joeffrey de la fin du XVIIe siècle et un vitrail Salis-Blonay de 1680.
Pendant le moyen âge les croisettes sont le plus souvent tréflées au pied fiché, les quatre bras sont rarement pareils, parfois la forme de la croix se rapproche de la croix boutonnée. Ce n'est qu'après 1500 que la forme recroisettée prend nettement la place de la forme tréflée, pour devenir ensuite la règle