"Une année très riche et réjouissante" - COMM'une info n° 82
« Il y a beaucoup d’étudiants qui nous disent se trouver dans le château de Harry Potter », relève avec un grand sourire Marc Goodman, le recteur de l’université, chargé de la supervision du campus. Près d’un an et demi après l’ouverture de l’Université Pepperdine à Hauteville, le bilan se veut des plus positifs. Les retours enregistrés par les étudiants (en moyenne de 75 à 80 jeunes en filière bachelor pour un semestre – l’université a encore la capacité d’accueillir une quarantaine d'étudiants en master) le confirment. Autre signe de cet engouement : les inscriptions pour l’année prochaine, lesquelles sont d’ores et déjà complètes. « Nous avons même une liste d’attente », se réjouit Ezra Plank, directeur exécutif et enseignant au Château. Ce dernier le concède : l’année 2023-2024 a néanmoins été très intense en termes de rythme et de travail. « Il nous a fallu nous familiariser avec ce nouveau lieu. Comment utiliser le château et ses différentes salles ? Comment intégrer nos étudiants dans la communauté alentour ? Ce sont autant de challenges qui se sont posés tout au long de ces mois », poursuit le directeur exécutif.
De la théorie à la pratique
Lors des travaux de rénovation, l’un des défis avait été de concilier au mieux l’architecture du 18ème siècle du château avec tous les outils technologiques nécessaires au bon fonctionnement de l’université. Un pari, là encore, réussi, les écrans digitaux se fondant à merveille dans les salles de cours d’époque. Les deux responsables le confirment : un des points forts du site est la possibilité offerte aux étudiants de mettre en pratique les enseignements théoriques qui leur sont donnés. « Il ne s’agit pas juste de donner des cours, poursuit Ezra Plank. Nous avons un agriculteur qui travaille sur le site, où nous cultivons des céréales, du maïs, du raisin. Nos étudiants peuvent prendre part aux récoltes. En octobre dernier, ils ont même participé aux vendanges avec un viticulteur. À l’occasion de la désalpe à Blonay en septembre dernier, nous les avons aussi emmenés assister à la fabrication de fromage d’alpage. »
« Il ne s’agit pas juste de donner des cours mais de plonger les jeunes dans des expériences enrichissantes ». |
Visiteurs extérieurs
En parallèle aux cours, l’Université Pepperdine a mis en place tout au long de l’année divers conférences, séminaires et colloques avec des invités extérieurs sur des thèmes d’actualité ou en lien avec certains programmes d’étude. C’est ainsi qu’elle a notamment mis sur pied un sommet réunissant plusieurs nations africaines. Régulièrement aussi, elle accueille des étudiants en provenance d’autres sites Pepperdine, lesquels viennent approfondir des aspects en lien avec les nations unies, la justice internationale, l’industrie alimentaire par exemple. Des événements dont le succès a dépassé les espérances. « Nous pensions que cela prendrait plusieurs années pour faire connaître le lieu. Or, c’est arrivé très vite, commente Marc Goodman. Notre planning pour l’année prochaine est déjà plein. Toutes les personnes que nous invitons ici ont envie de revenir tant elles aiment ce lieu. »
Travaux
Si à son ouverture à la mi-août 2023, le site se voulait entièrement fonctionnel, une série de travaux en lien avec la réfection de la serre et de la maison du gardien étaient encore en cours. Ceux-ci ont aujourd’hui été menés à bien, pour le plus grand bonheur de leurs utilisateurs. La verrerie accueille désormais un laboratoire de sciences – le premier du genre de l’Université Pepperdine à travers ses différents sites – avec une salle de conférences mixtes à l’étage, tandis que la Maison du Jardinier abrite des chambres pour les étudiants de l’Université (master ou autres programmes éducatifs) qui viennent à St-Légier – La Chiésaz pour prendre part aux camps d’été en mai-juin notamment. À plus long terme, les responsables envisagent de réaffecter la grange qui se trouve à l’entrée du site, pour y aménager une salle mixte pouvant accueillir entre 150 et 200 personnes pour des conférences, séminaires, concerts et pièces de théâtre, de manière à mieux répondre à la demande.
« Un plaisir d’étudier ici »
Selon les responsables, le bilan se veut positif également du côté des étudiants. Nous avons eu l’occasion de recueillir les impressions de deux d’entre eux.
Alexa, 18 ans, Las Vegas
« Je fais des études en sciences politiques et en communication et je suis actuellement en 2ème année à l’université. Je suis arrivée en août et je vais rester jusqu’à la fin du semestre. Pepperdine a beaucoup de programmes dans différents pays. J’ai choisi de venir ici parce que j’ai eu l’occasion d’étudier le système politique suisse aux États-Unis. J’avais envie de pratiquer mon français. Enfin, j’adore skier et faire du snowboard. Jusqu’ici, cela se passe super bien. Les gens sont très accueillants. La culture et les valeurs sont très différentes de chez nous. Par exemple, contrairement aux USA où les personnes ne font pas attention à la manière dont elles s’habillent, ici, les gens sont généralement très élégants. Le site où l’on étudie est magnifique aussi. C’est sûr que je reviendrai en Suisse. Peut-être l’an prochain dans le cadre d’un camp d’été ou plus tard par moi-même, pour y vivre quelque temps. Je m’installerai certainement dans une ville, où l’on a plus de possibilités de sortir (rires). »
Emanuel, 19 ans, San Diego
« Comme Alexa, je suis étudiant de deuxième année à l’université, en business & finances. Je suis arrivé en août dernier et vais repartir en avril prochain. Jusqu’ici, je suis très heureux de cette expérience. Moi qui parle espagnol et italien, je suis très content de pouvoir apprendre le français. Sinon, l’ambiance entre les étudiants est très bonne. Nous avons de super conditions pour étudier. La vue sur le Lac Léman est magnifique. Lorsque mes parents sont venus me dire bonjour l’autre week-end, ils m’ont dit en plaisantant : « Tu ne dois vraiment pas être bien ici ». Ce qui m’a étonné en arrivant ? J’ai été très surpris de l’ouverture d’esprit des gens. Aux États-Unis, si quelqu’un voit que tu ne parles pas bien anglais, il te fait la tête, il n’est pas content. Là, ce n’est pas du tout le cas. Les gens sont bienveillants et ils t’aident. On a beaucoup de chance. Je vais tout faire en tout cas pour participer au camp d’été qui aura lieu juste après mon année passée ici. Je croise les doigts pour que cela marche».
COMM'une info n° 82 - novembre 2024