COMM'une info n° 68 - Le Château d'Hauteville bientôt prêt à briller à nouveau
Les travaux du Château d’Hauteville à St- Légier sont bien avancés. « Le rendu du bâtiment est extraordinaire depuis que les échafaudages ont été enlevés cet été ! » se félicite Alain Bovay. Le syndic confesse que ce projet constitue l’un des moments forts de sa présence à l’exécutif local, laquelle date de 2002. La cure de jouvence de cet édifice, construit dans les années 1760 par le bourgeois lyonnais et huguenot Pierre Cannac, aura duré plus de deux ans. Elle aura coûté quelque 37 millions de francs. Rappelons que le bâtiment avait été racheté fin 2018 à ses anciens propriétaires, la famille Grand d’Hauteville, pour près de 50 millions. L’ouverture de l’Université Pepperdine, qui y prendra ses quartiers, est prévue pour septembre 2023, avec une capacité maximale de quelque 120 étudiants.
Une immense valeur patrimoniale
Le château sera l’un des campus européens de cette université privée et chrétienne américaine, dont le siège se trouve à Malibu. L’institution est déjà présente à Londres, Shanghai, Florence, Heidelberg ou Buenos Aires. Ce nouveau campus sera aussi le plus important de la société à être situé hors des États-Unis. Classé monument historique 1 par le canton et par la Confédération, le Château d’Hauteville a une immense valeur patrimoniale mais aussi sentimentale pour la population de la région.
Cela d’autant plus que les 37 hectares de champs et de vignes qui l’entourent en font un poumon vert de la Riviera. Son exploitation agricole et viticole sera d’ailleurs maintenue. Le bâtiment principal a été rénové en profondeur tout comme l’orangerie. Un système de chauffage à distance à plaquettes forestières locales a été installé dans la grange située à l’entrée du domaine. Au rayon durabilité et écologie, notons que le toit de la petite annexe triangulaires a été recouvert de panneaux photovoltaïques et que certaines fenêtres ont été équipées de verres très onéreux car thermiquement très performants, tout en permettant de conserver un aspect historique. « Les considérations écologiques sont très importantes pour la Pepperdine University qui interdit à ses étudiants l’usage de la voiture. La proximité du train est donc une alternative idéale », relève Alain Bovay.
Portes ouvertes le 9 juillet 2023
Le corps du château sera dédié à la pédagogie, à l’administratif et à l’hébergement des étudiants en Bachelor. Si la cave est devenue une salle de réception, les vieux pressoirs ont été conservés tandis que les combles hébergent dorénavant des dortoirs de 2 à 8 places. L’aile ouest est aujourd’hui équipée d’un ascenseur. Les anciennes écuries renferment désormais l’appartement d’un membre du corps enseignant. L’orangerie et le bûcher sont devenus réfectoire et cuisine
mais on y trouve aussi un logement pour le surveillant et 30 lits pour les élèves. C’est l’architecte Nicolas Delachaux, du bureau Glatz-Delachaux, qui a mené les opérations. Relevons que son bureau, basé à Nyon, s’était déjà occupé avec succès de la rénovation du prestigieux Château Saint-Maire à Lausanne.
« Nous avons utilisé des matériaux locaux, tels que de la pierre de la Molière ou du bois vaudois, mais aussi des isolants à haute per- formance. Côté technique, nous avons marié harmonieusement le meilleur du passé avec le meilleur de ce qui existe aujourd’hui », résume le professionnel. Le 9 juillet 2023, une journée portes ouvertes permettra de mesurer l’ampleur du travail accompli. Et c’est ce même mois que le château, nouvelle mouture, sera inauguré en grande pompe.
Le meilleur ébéniste vaudois sur le coup
« Les nouveaux propriétaires du Château d’Hauteville n’ont pas lésiné sur les frais de préservation du patrimoine comme le leur demandait la Confédération », se félicite le syndic Alain Bovay. Le cas de la boiserie réalisée dans une pièce du rez-de-chaussée de l’aile principale par Dominique Muerset, l’illustre à merveille. Ce collaborateur de 31 ans de l’entreprise d’ébénisterie-menuiserie Philippe Ducraux, basée à Saint-Légier-La Chiésaz, est titulaire d’un CFC de menuisier depuis 2012. Mais c’est dans le cadre de son CFC d’ébéniste qu’il a réalisé cette œuvre. « Il a transformé une boiserie de 3m par 3m30 recouvrant une porte dérobée condamnée en une nouvelle boiserie dans laquelle cette porte s’inscrit discrètement, explique son employeur Philippe Ducraux qui est aussi son formateur.
Ses moulures reproduisent au millimètre celles qui existaient auparavant. » Ce travail constituait la partie pratique du second CFC de Dominique Muerset. C’est notamment grâce à elle que le trentenaire a été sacré meilleur ébéniste du canton en 2022. L’entreprise de Philippe Ducraux, qui célèbre ses trois décennies d’existence cette année, participe à la rénovation du Château d’Hauteville depuis fin 2019. Elle a notamment réparé 100 paires de volets, fabriqué 27 nouveaux volets pour les lucarnes des toitures et rénové ou fabriqué de nombreux meubles et boiseries.
COMM'une info n° 68 - Octobre 2023